En effet, par la venue de la foi, Christ mettait implicitement fin à l'application de certaines ordonnances de la loi de Moïse.
Beaucoup de versets montrent que certaines pratiques que nous enseigne la foi, s'opposent aux ordonnances que la loi de Moïse a enseignées. Par exemple : la circoncision de la chair n'est plus (1 corinthien 7,18), etc.
C'est parce qu'il y aurait des changements avec la venue de la foi que Dieu a mis en garde les juifs en disant : « si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il dira en mon nom, ... » (Deutéronome 18,19).
L'attitude de Jean-Baptiste nous confirme aussi que Christ était en train d'enseigner des choses qui s’opposaient à certaines pratiques de la loi de Moïse. Lisons ce passage de Mathieu 11,2- 3 : « Jean, ayant entendu parler dans sa prison des œuvres du Christ, lui fit dire par ses disciples: Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? » Jean demande si Christ est vraiment le Messie qu'ils attendaient; car Jean avait du mal à comprendre que le Messie puisse avoir un comportement contraire à certaines pratiques de la loi de Moïse. Cependant, malgré tout cela, comme expliqué plus haut, Christ savait qu'il n'était pas à considérer comme un transgresseur de cette loi, car la loi elle-même avait déjà annoncé dans ses textes que toutes ces choses devaient se produire dès la venue de Christ. Les juifs à cause du comportement et de l’enseignement contradictoires de Christ, ne croyaient pas en lui. Mais Christ leur a fait savoir que Moïse leur en avait parlé par avance; et qu'ils se condamnaient eux-mêmes par la loi de Moïse puisqu'ils refusaient d'y croire. Lisons : Jean 5,39-40 : « vous sondez les écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! ». Jean 5,45-47: « Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c'est Moïse, ... parce qu'il a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? ».
Car en effet, voici ce qui avait été écrit dans la loi de Moïse. Lisons Deutéronome 18,18-19: « je leur susciterai ... un prophète comme toi, ... et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Et si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il dira en mon nom, c'est moi qui lui en demanderai compte. » Ce passage de la loi, en effet, annonçait la venue de Christ et son enseignement qui allait apporter des pratiques nouvelles, d'où cet avertissement au verset 19 : « Et si quelqu'un n'écoute pas ... ». Et c'est justement ce que faisaient les juifs de l'époque de Christ; ils ne l'écoutaient pas (Jean 8,47 ; Jean 8,43 et Jean 8,46).
Christ en accomplissant cette partie de la loi, confirmait donc la loi. Cette loi a suivi son cours normal jusqu'à son accomplissement total sans qu'on ait supprimé quoique ce soit pendant qu'elle s'accomplissait !
C'est ce que Christ a expliqué dans Mathieu 5,17-19 : " Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi... mais pour accomplir... il ne disparaitra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, JUSQU'A CE QUE TOUT SOIT ARRIVE. Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, ... sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ... » Ainsi, il ne fallait rien supprimer de la loi, JUSQU'A CE QUE TOUT SOIT ARRIVE ou disons JUSQU'A CE QUE CHAQUE POINT DE LA LOI SOIT ACCOMPLI.
La période de la foi est arrivée conformément à la loi de Moïse, avec des dispositions contradictoires à cette loi impliquant ainsi la fin temporaire de l’application de certaines ordonnances de la loi. Il ne s’agit pas d’une fin définitive, nous le verrons plus loin.
Il faut souligner que malgré les dispositions contradictoires prêchées par Christ, il n’y a pas eu suppression (abolition) d’ordonnances dans la loi de Moïse. Il faut comprendre que le peuple de Dieu était plutôt arrivé à une période où ces ordonnances devaient cesser d’être appliquées et ce conformément à la loi de Moïse elle-même ! Ce qui est différent d’une suppression ou une abolition de ces ordonnances. C’est ce que Paul a expliqué dans Galates 3,24-25. Et cette période a été définie dans la loi de Moïse, précisement dans Deutéronome 18,18-19.
Il y a une différence entre ces deux expressions : « supprimer une ordonnance » et « arriver à la fin/au terme de son application». La première expression « supprimer une ordonnance » traduit une ABOLITION ou un NON RESPECT de la loi. Cela veut dire qu’on supprime (abolit) l’ordonnance alors que selon la loi, elle devrait être encore en vigueur. Tandis que la deuxième expression « arriver à la fin/au terme de son application» s’inscrit dans le cadre de l’accomplissement normal de la loi, qui elle-même prévoit le temps à partir duquel l’ordonnance doit cesser d’être appliquée (doit arriver au terme de son application). Dans le cas de la loi de Moïse, ce temps à partir duquel le peuple de Dieu devait cesser d’appliquer certaines ordonnances, c’était dès la mort de Christ à la croix d'où le terme Nouveau Testament expliqué par Paul dans Hébreux 9,16-17.
La fin de l’application de certaines ordonnances de la loi de Moïse, était une étape normale dans l’accomplissement TOTALE de cette loi. C’était une étape normale car cette étape s’est produite exactement au temps prévu par la loi et NON AVANT ! C’est pourquoi cette fin ne pouvait pas être considérée comme une abolition ni une suppression ni une transgression des ordonnances de cette loi. Cette fin devait plutôt être considérée comme une confirmation ou un accomplissement de la partie de la loi qui avait annoncé ces choses par avance dans Deutéronome 18,18-19! Rappelons que c’est la raison pour laquelle Dieu a mis en garde les juifs en disant : "si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il dira en mon nom,..." (Deutéronome 18,19) car Dieu savait qu’avec la venue de Christ, il y aurait fin de l’application de certaines ordonnances de la loi de Moïse.
Ainsi, les juifs devaient écouter Christ malgré qu’il leur enseignait certaines choses opposées aux ordonnances de la loi de Moïse parce que justement le temps (la période) était arrivé d'enseigner de nouvelles choses (Mathieu 13,52).
« JUSQU'A CE QUE TOUT SOIT ARRIVE » (Mathieu 5,18) veut dire que TOUT devait s’accomplir dans la loi, y compris cette étape (Luc 24,44). En résumée, toutes les ordonnances de Moïse devaient s’appliquer jusqu’à ce qu’arrive la période de la grâce (pas seulement la foi mais la période de la grâce) où certaines ordonnances de la loi de Moïse arriveraient naturellement à la fin temporaire de leur application, pour être à nouveau rétablis après cette période de grâce.
Il faut souligner que pendant que Christ prêchait les pratiques de la foi, toutes les ordonnances de la loi de Moïse étaient encore en vigueur. On était comme dans une phase transitoire jusqu'à la mort de Christ sur la croix. Donc pendant que Christ prêchait la foi, les ordonnances de la loi de Moïse telles que les fêtes et le sabbat étaient encore en vigueur et il ne fallait surtout pas les supprimer JUSQU'A CE QU’ARRIVE la période où ces ordonnances, elles-mêmes, arriveraient naturellement à la fin de leur application, d'où Mathieu 5,19.